Et si pour casser ce tabou sociétal, je te racontais tout simplement mon histoire ? Celle d’une femme qui a subit pendant presque 10 ans ces fameuses fuites urinaires d’efforts en silence, dans son coin, sans rien dire…
Une histoire d’ado
J’ai toujours été l’ado qui faisait pipi dans sa culotte quand elle riait trop… à l’époque pourquoi s’inquiéter ? Je n’étais qu’ado… Puis vient ma première grossesse et une prise de poids intense et là, oui, c’est le drame ! Je réalise ma rééducation du périnée qui se clôt par un échec, mais entre honte et jugement, je ne dis rien…
Des non-dits et un tabou
Le temps passe et chaque fuite devient un calvaire. Je subis mon périnée et ses travers à chaque éternuement, toux ou effort trop conséquent alors, j’esquive les situations le plus possible.
Je tombe enceinte une seconde fois et je me promets une rééducation de compète pour en finir avec cette honte à moins de 30 ans d’être une femme qui s’urine dessus au moindre effort !
Je fais une deuxième rééducation chez la sage-femme, plus poussée cette fois, je visualise les portes du supermarché qui se ferment, la bille qui monte le long de ma colonne vertébrale et j en passe…
Bref tout semble aller mieux et je décide de me remettre au sport… J’ai quand même 30 kilos à dégommer, ce n’est pas rien ! Malgré tout, je fais gaffe au départ, car je connais cette fragilité, alors je décide d’éviter tous les exercices à base de sauts, mais une envie d’aller courir est plus forte que tout donc je me lance !
J’adore et j’enchaine les kilomètres jusqu’à ce que mon périnée me lâche à nouveau… la désillusion…
Toujours infirmière à l’époque, je prends rdv avec un urologue réputé proche de mon boulot qui me prescrit des séances de rééducations avec une kiné cette fois et avec sonde endo vaginale ! Mon Dieu, mais qu’est-ce que c’est que ça ? lol !
M enfin s’il faut en passer par là, allons y ! Pendant 10 séances, mon vagin se transforme en un véritable joystick de jeux vidéos et c’est censé régler tous mes problèmes… parce qu’en attendant, à chaque fois que je tousse et j’éternue, c’est toujours le même problème : je m’urine dessus ! Grande chance pour moi, je suis rarement malade !
Je ressors de là avec un périnée en béton et le feu vert pour retourner courir alors, je fais confiance à ma collègue professionnelle de santé et j’y retourne…. Ça dure trois mois et rebelote !
Je lâche carrément l’affaire et me résigne ! J’ai 30 ans, des fuites urinaires et rien n’y fait ! Sympa n’est-ce pas ? je porte chaque jour des protections hygiéniques, des protèges slips pour limiter les dégâts et éviter de souiller ma culotte. Tellement glamour !
Je tombe enceinte une 3ᵉ fois, tout se passe bien et je reste sélective sur ma rééducation du périnée afin de limiter les dégâts !
Je me fais accompagner par une sage-femme spécialisée, avec sonde endo vaginale et stimulation électrique, exercices d’abdominaux hypopresseurs … De quoi avoir un périnée de compète, mais je vous laisse deviner la suite… rebelote quelques mois plus tard !
Lors d’un examen gynéco, j en parle à mon médecin qui me prescrit une énième séance de rééducation… Je lui rigole au nez et lui fait comprendre qu’elle peut toujours tenter de les faire à ma place… qui sait…

La solution miracle
Et puis au détour d’une conversation entre voisines, j entends parler de bandelette urinaire ! Qu’est-ce que c’est ? La solution “miracle” pour les femmes comme moi qui ont un périnée à bout et dont les rééducations sont inefficaces.
Je prends rdv avec une nouvelle gynéco dans la même clinique où j’étais allée des années auparavant et qui comprend mon désarroi et ni une ni deux me prescrit un rdv avec un urologue de la clinique pour l’intervention.
La cure d’incontinence urinaire à l’effort
Saviez-vous que nous sommes 3 millions de femmes à subir des fuites urinaires à l’effort suite à une prise de poids intenses, des grossesses ou un relâchement du périnée avec l’âge ? Et on n’en parle pas !
Ça me rend dingue, car une solution existe, efficace à 99 % !
La perte de confiance en soi, de l’estime de soi est tellement grande que le bénéfice/risque est en mon sens incroyablement petit. Vous comprendrez pourquoi par la suite.
Comment ça se passe ?
On parle de bandelette puisque le chirurgien place un filet sous l’urètre de façon à former un hamac. Celle-ci va permettre de réajuster l’urètre à la verticale et de retenir les urines à l’effort (toux, éternuement etc etc…). Le chirurgien pratique une incision au niveau du vagin, juste sous l’urètre et fait ressortir les deux extrémités de la bandelette soit au niveau du pubis, soit au niveau des cuisses.
La cure est immédiate. La sortie post chirurgicale se fait dans la journée, après reprise de la miction et souvent dès que le chirurgien demande à la patiente de tousser pour constater l’efficacité et la bonne mise en place de la bandelette.
La durée de vie d’une bandelette est généralement de 15 ans. C’est une moyenne.
Il s’agit de la chirurgie que j’ai subi, avec grande attente, le 28 juillet 2021.
Et après ?
Pour ma part, la prise en charge a été ultra rapide et comme je m’étais déjà renseignée sur le sujet, cela n’a pas été dérangeant. Entre le rendez-vous chez la gynéco, l’orientation et le rendez-vous pré op chez l’urologue et enfin l’intervention ; il s’est passé cinq semaines !
Jour J
Le 28 juillet 2021, j’ai rendez-vous au service ambulatoire à 8 h. 8 h 15, je suis installée en chambre et les infirmières me donnent le nécessaire pour le bloc : blouse, sur chaussures, charlotte… J’ai à peine le temps de m’habiller que les brancardiers sont là pour m’emmener au bloc !
À 9 h, je suis sur la table d’opération en position gynéco sous rachis anesthésie, prête comme jaja pour une nouvelle vie urinaire !
L’intervention a duré 1 h environ, et je suis remontée en chambre au bout de deux heures avec une sonde urinaire. À présent, il fallait attendre que l’anesthésie de la rachi se dissipe pour retirer la sonde, le passage du chirurgien, les fameux tests et rentrer à la maison. C’est ce qui a été le plus long et je ne suis pas quelqu un de patient, surtout quand il a s’agit de cette opération, mais chaque chose en son temps. Le chir passe, tout va bien, pas de fuites, je peux partir ! Je ne réalise pas encore !
Le lendemain
Je n’ai pas spécialement de douleurs et j’ai pour consignes de me reposer au max. Pas de port de charges lourdes ou d’enfants. La cicatrisation doit se faire en douceur.
Je prends donc mon temps, je laisse les enfants chez mes beaux-parents pour être calme. Et puis vient le premier test : j’éternue… Et rien… Rien ne se passe ! Le matin même, j’avais eu le réflexe de mettre un protège-slip, mais rien… Je n’en crois pas mes… je ne sais quoi lol ! J’en pleure, parce qu’après neuf ans à s’uriner dessus à la moindre occasion, je suis estomaquée et je me demande pourquoi je ne l’ai pas fait avant ! C’est le début d’une nouvelle vie !
1 an plus tard
J’ai dit adieu aux protège-slips, même si ça n’a pas été chose facile, car il a fallu reprendre confiance en moi et en mon corps.
Les premiers mois, j’ai eu des fausses sensations, mon corps s’étant habitué à perdre des urines à chaque effort, il fallait passer outre. Ce n’est qu’une question de mental. Je suis retournée courir sans que mon périnée me lâche… puis l’hiver est arrivé et j’ai arrêté… Ce n’est qu’une question de motivation aujourd’hui !
Aujourd’hui, si comme moi, tu as des fuites urinaires à l’effort, dis-toi que tu n’es pas seule. C’est un tabou sociétal alors que ça ne le devrait pas… Il existe des solutions et si on te propose de faire encore et encore des séances de rééducation du périnée même si tu sais au fond de toi que cela sera un échec : change de gynéco ! Prendre un deuxième avis n’est jamais une mauvaise idée !

Coucou merci pour ce partage d’expérience c’est vrai qu’on en parle très peu ! Bisous
Avec plaisir ! Trop peu et c’est pourtant si fréquent !