Fin septembre je décide de partir un week end seule chez mes parents. J’avais l habitude déjà de partir par ci par là me ressourcer à côté de Pierrelate chez une amie ( Merci d’être là ❤️). Ce n’était donc pas la première fois que je partais, laissant seuls les garçons avec leur père.
J’ai attendu qu’il rentre pour filer. J’avais posé un ultimatum (j’ai arrêté de compter le nombre…) quelques jours plus tôt pour redresser les comptes et ainsi améliorer la situation.
Comme à son habitude, aucune discussion possible. Il avait pris l habitude de dormir sur le canapé pendant 2 jours et la vie reprenait comme si de rien n’était… impossible donc d améliorer quoi que ce soit !
J ai une première fois le vendredi ma mère au téléphone. Je suis en pleurs, je lui explique que rien ne va plus avec lui et que je vais venir passer le week end chez eux même s’ils ne sont pas là. J’ai besoin de me reposer et de poser les choses… seule…
Vendredi soir
Je quitte la maison. Lui énervé, il me dira plus tard qu’il avait compris qu en revenant, je le quitterai. Que c’était la fin de notre mariage. Il aura rien fait pour autant pour me retenir…
J arrive chez mes parents, en larmes. Je m effondre… je lache tout…
Les dettes, la pression, la culpabilité, tout ce que j’ai pu donner pendant ces 20 ans, la distance qui s’est installée et aussi le fait que je ne me projette plus.
Je ne sais pas quelle décision prendre, je ne sais plus où j’en suis. Je suis à la fois en colère et épuisée de toutes ces années.
Mes parents sont à la fois compréhensifs, soutenants et à leur tour en colère. Ils ont du mal a comprendre comment on a pu se laisser dépasser à ce point en gagnant… 4000€ à deux chaque mois …
Nous étions tombés dans un engrenage sans fin, et j’étais accompagnée d’un homme qui n’avait aucune volonté pour s’en sortir. Je ne pouvais rien faire de plus. J’étais arrivée au bout de tout ça. Je n’avais plus la force d’avancer avec lui.
C’est alors que mon père me dit cette phrase « tu ne seras pas la première ni la dernière à divorcer ». Il met des mots sur ce qui mûrit en moi depuis 1 an. Cette fois je le sens je suis prête et je n’ai plus peur de l avenir seule.
Samedi
Le réveil est rude. Mes parents partis pour une semaine. Je me retrouve seule dans la maison de mon enfance. Je suis littéralement dans un patrimoine qui me sera laissée à mes frères et moi. Un modèle que j’aurai aimé donné à mes enfants et que je peux faire à ce moment là.
Je prends une gifle. Je sais que c’est impossible dans cette situation. Je passe ma journée à pleurer, hurler, écrire.
Je suis en colère et surtout je me sens abandonnée par un homme que j’ai aimé. Celui avec qui j’avais choisi de faire ma vie, de co construire quelque chose et qui a tout fait foiré.
Je pèse encore et toujours le pour et le contre. Je pleure à l idée de ne plus revoir mes nièces, celles que j’ai vu grandir, les filles de son frère.
Et dans l après midi je reçois un message à son image « j’ai dit aux enfants qu’on habitera plus jamais ensemble tu te débrouilleras avec eux ».
Je suis sur le cul une fois de plus. Irresponsable, irrespectueux… la totale ! Mais surtout je prends conscience que c’est du pur chantage !
Je prends aussi conscience d’une deuxième chose bien plus importante : je me sens soulagée d’un poids énorme. Il m’enlève une épine du pied par ce message.
Je prends mon temps. Et fini par répondre que oui c’est mieux ainsi, qu’il est temps de mettre fin à notre mariage mais qu’il est hors de question de mêler nos enfants à tout ça …
Bien sûr, s’en suis un échange de messages virulents entre insultes dissimulées et chantage affectif. Je cesse de répondre et je commence à comprendre une troisième chose : notre relation était devenue toxique sans m’en rendre compte.
Début de soirée, je reçois un message de mon (ex) belle sœur (oui 1 an et demi après je n arrive toujours pas à dire ex, et je sais que tu vas lire ces mots). Il a déjà annoncé à ses frères que c’était terminé entre nous, sans aucune discussion de vive voix. Que dire ?
Je n’ai rien annoncé ni à mes parents, ni à mes propres frères. Je suis désarmée, dépossédée d’une décision qui n’appartient qu’à moi, qu’à « nous » finalement. Il agit une fois de plus comme un « petit garçon immature et impulsif ».
Je reprends dans la tronche :
- L annonce de la grossesse d Elio aux garçons
- L annonce de la séparation aux garçons
- L annonce de la séparation a sa famille
- Les achats multiples parfois très coûteux
- Et j’en passe
SANS MON ACCORD !
Je suis paumée, je me sens trahie, abandonnée et cela fait remonter un tas de souvenirs bien plus profond que je pensais avoir guéri.
Dimanche
J ai prévu de rentrer pour 18h.
Ma décision est prise, actée. Il est temps de prévenir mes frères. Je fais le choix de ne rien dire à mes parents partis en Sicile pour 1 semaine. Ça attendra leur retour.
Je n’ai pas la force d appeler. Je suis en larmes une fois de plus.
J ai conscience que je mets un terme au projet d’une vie, que je déconstruis tout un schéma familial qu’on nous ancre nous petite fille depuis notre naissance (merci Disney).
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants
Mon cul oui ! C’est absolument pas ce que j’ai vécu !
Une fois de plus, je me sens soutenue par mes deux petits frères ( Merci à eux aussi) et ma belle sœur ❤️
18h
Je me gare dans la cour, il est là. Ils reviennent de chez son père.
Il s’effondre quand il me voit prête à lui faire la bise, je « joue le jeu » jusqu’au bout. Je reste droite dans mes bottes. Je ne reviendrais plus en arrière.
Une discussion s’impose, je lui explique que pour moi, ma décision est prise. C’est terminé. Il est allé beaucoup trop loin. Je ne pleure même pas, j’en ai plus la force.
Je lui prouve presque par A + B que je vais devoir rattraper une fois de plus sa merde. Expliquer à nos enfants que oui nous n habiterons plus ensemble désormais….
Je reste droite, digne mais mon cœur de maman est brisé. Je les vois s effondrer et comprendre que leur père avait raison.
Elio a 5 ans et je pense à ce moment là qu’il ne comprends pas tout, j’ai bien tord. Il encaisse l information sans rien dire et demande à aller jouer. Les deux grands pleurent et prennent conscience de la situation.
Téo qui lui est à mon image émotionnellement, est le plus atteint. Je finis par craquer à mon tour. Je suis une fois de plus en colère mais je ne montre rien.
Un seul objectif en tête : nous protéger émotionnellement et financièrement désormais…

